Les aoûtats : Comment ils peuvent nous gâcher l’été ?

Les aoûtats, appelés aussi rougets ou vendangeons selon les régions sont les larves d’acariens minuscules et rouges qui provoquent des piqûres et des démangeaisons intenses à qui s’aventure à s’asseoir ou se coucher dans l’herbe par une belle journée d’été et qui le regrettera pendant les 8 jours suivants …
1- Les aoûtats: qu’est ce que c’est ?
Les aoûtats sont le stade larvaire d’un petit acarien, classe des arachnides, famille des Trombiculadés, espèce : trombicula automnalis. Leur nom vient du fait qu’ils piquent l’été ou en début d’automne.
Les adultes mâles et femelles, de couleur rouge vif, mesurent 0,3mm et possèdent 4 paires de pattes. Ils vivent sur le sol, plutôt humide et éclairé des parcs, jardins et prairies sur tous les continents. Ils se nourrissent d’oeufs d’insectes principalement.
Après une période d’hibernation, la femelle fécondée pond au printemps et en été plusieurs centaines d’oeufs et meurt avant l’automne.
Chaque oeuf donne vie, en une dizaine de jours, à une larve à 3 paires de pattes, au corps rouge de 0,2mm.
Les larves ont besoin pour continuer leur cycle de croissance d’un repas pris sur un hôte vertébré (gros ou petits mammifères, oiseaux, ou plus rarement humains).
Elles percent la peau de leur hôte et y injecte des enzymes salivaires qui liquéfient et prédigèrent les cellules de la peau qu’elles ingèrent. La piqûre est indolore. Ce repas peut durer de 2 à 10 jours, puis elles se laissent tomber sur le sol et continuent leur maturation vers le stade adulte à 4 paires de pattes, en passant par le stade de nymphe.
2. Les piqûres (ou morsures) d’aoûtats : symptômes
Les larves accrochées sur la peau provoquent en quelques heures l’apparition de petites papules (boutons) rouges vifs, de 2 à 3 mm entourées d’une rougeur plus pâle. Elles sont souvent situées sur les membres inférieurs et particulièrement concentrées dans les plis ou près des élastiques des sous-vêtements. Elles occasionnent des démangeaisons intenses qui peuvent durer une semaine.
Des réactions d’hypersensibilité sont possibles: urticaire (plaques rouges et gonflées qui démangent beaucoup).
Parfois de la fièvre et une inflammation locale à type de paraphlébite peut survenir lorsque les piqûres ont lieu à proximité de petits vaisseaux.
Une surinfection des lésions due au grattage est possible également.
Dans certains pays, les piqûres d’aoûtats peuvent être responsables du typhus des broussailles (Inde), de la fièvre fluviale du Japon.
3. Que faut-il faire en cas de piqûres d’aoûtats ?
Il est conseillé dans un premier temps de prendre un bain chaud et de bien savonner la peau, dans le but de faire décrocher les larves.
Puis on peut appliquer localement sur les piqûres une crème anti-acarien (crotamiton à 10%) ou anti-inflammatoire (dermocorticoïde).
Un anti-histaminique pourra être prescrit si les lésions sont urticariennes et plus rarement des antibiotiques en cas de surinfection.
4. Comment prévenir ?
Y penser quand on a l’intention de pique-niquer en été dans une prairie ou un jardin :
- Ne pas oublier le drap ou la couverture à mettre sur l’herbe
- Porter un pantalon si possible resserré aux chevilles
- Utiliser des répulsifs acaricides que l’on peut appliquer sur la peau (demander conseil au pharmacien).
Dr. Elisabeth Berrissoul, Dermatologue
Crédit photo: Photo DDM, Nathalie Saint-Affre DDM